Une équipe de chercheurs de l’université de Pennsylvanie propose une nouvelle typologie de grêlon, dont la taille excéderait les 15cm de diamètre : les grêlons gargantuesques.
Le 8 février 2018, un orage super-cellulaire éclate sur la ville de Carlos Paz dans la province de Cordoue (Cordoba), en Argentine.
Cet orage a provoqué d’importantes chutes de grêles à travers le pays. Le plus gros grêlon relevé était alors de 15 cm. Une grêle de cette taille est un phénomène rare et peu documenté.
Pourtant, la grêle est un sujet d’étude important. L’énergie cinétique accumulée par un grêlon lors de sa chute peut causer des dégâts matériels et humains considérables. L’énergie du grêlon étant lié à sa masse, plus le grêlon est gros, plus il provoquera de dégâts.
C’est pourquoi l’équipe de Matthew Kumjian et Rachel Gutierrez, chercheurs à l’université de Pennsylvanie, s’est penché sur ce type de phénomène.
A l’heure actuelle, plusieurs catégories de grêlons ont été définies par le National Weather Service of America :
Catégorie du grêlon | Dimension max |
Petit / Sans conséquence (sub-severe) | < 2.5cm |
Imposant (severe) | [2.5cm;5cm] |
Très imposant (significantly severe) | [5cm;10cm] |
Géant (Giant) | [10cm;15cm] |
Le but de cette étude est de proposer une nouvelle catégorie de grêlon, les grêlons gargantuesques, dont la taille excéderait les 15 cm de diamètre.
Jusqu’à présent, les observations de grêle de ce type sont restées très rares. Mais pour documenter leur étude, l’équipe s’est principalement appuyée sur l’épisode du 8 Février 2018. La large densité de population ayant assisté à l’orage a permis de récolter de nombreux témoignages ainsi que des vidéos capturées sur les réseaux sociaux. De plus, l’orage a été capté par des radars polarisant ce qui a permis d’acquérir des données sur la formation et le développement de la super-cellule nuageuse.
L’analyse des vidéos leur ont notamment permis d’identifier un grêlon, dont la taille serait comprise entre 19 et 24 cm. A titre de comparaison, le plus gros grêlon du monde mesurait 20 cm. Il est tombé à Vivian le 23 Juillet 2010, dans le Dakota du Sud (USA).

Bien qu’elle ne permette pas de comprendre les mécanismes à l’origine de la grêle gargantuesque, cette étude de cas permettra certainement d’en apprendre plus sur ce phénomène. En effet, en mettant la lumière sur cette typologie de grêlons, les chercheurs espèrent que les observations se multiplieront et que les caractéristiques des tempêtes susceptibles de provoquer une grêle aussi dangereuse seront enfin révélées.
Lien vers la publication scientifique de l’American Meteorological Society (AMS) : https://journals.ametsoc.org/doi/abs/10.1175/BAMS-D-19-0012.1