L’actualité de cette semaine 34 est marquée par de terribles incendies en Amazonie. Une situation gravissime pour le poumon vert.
A moins d’être coupé de la télévision et des réseaux sociaux, impossible de ne pas être au courant des terribles incendies qui ravagent actuellement l’Amazonie. Le hashtag #PrayForAmazonia est même devenu la première tendance mondiale sur Twitter, preuve que la situation inquiète.
Le poumon vert
D’abord, un rappel s’impose, qu’est-ce que la forêt Amazonienne ?
Cette forêt, située en Amérique du Sud, se trouve à la confluence de plusieurs pays, notamment le Brésil dont 66% de sa surface fait partie.

Une partie de la forêt se trouve d’ailleurs en France puisqu’un peu plus de 3 millions d’hectares se situent en Guyane française.
L’Amazonie joue un rôle prépondérant dans la captation du CO2, c’est ce que l’on appelle un puits de carbone. Chaque seconde, c’est près de 3740 kilos de CO2 qui sont stockés pour être convertis en matière organique par photosynthèse.
C’est cette capacité à absorber autant de CO2 qui fait de la forêt Amazonienne le premier puits de carbone au monde.
C’est pourquoi on lui attribue le surnom de “Poumon vert” de la planète.
Des incendies récurrents
Malgré l’importance de cette forêt pour la biosphère terrestre, cela ne l’empêche pas d’être sujet à de nombreux incendies chaque année.
Les causes de ces incendies sont multiples. La hausse des températures et des sécheresses prolongées sont bien évidemment mis en cause, ces facteurs de risque étant à l’origine de la plupart des feux de forêts autour du globe.
Cependant, si la sécheresse n’aide pas à la préservation de l’Amazonie, c’est du côté des activités humaines qu’il faut se pencher.
Les incendies ont toujours eu une origine humaine…
En effet, d’après Paulo Moutinho, chercheur à l’institut de recherche environnementale sur l’Amazonie et correspondant à l’AFP :
“La déforestation explique la majorité des incendies. Historiquement, ils sont liés à l’avancée de la déforestation, conjuguée à des périodes de saison sèche intense. Mais en 2019 nous n’avons pas une sécheresse aussi sévère que lors des années précédentes, or il y une hausse substantielle des incendies.” (source AFP)
Il poursuit en ajoutant “Les incendies ont toujours eu une origine humaine, le feu est utilisé pour nettoyer des zones déjà déforestées, pour ouvrir des pistes ou pour préparer des terres à la culture. Le manque de prévention fait que ces incendies se propagent à des zones plus sèches qui n’étaient pas destinées à être brûlées.”
Selon l’INPE (Institut National de Recherche Spatiale du Brésil), la déforestation de la forêt Amazonienne en 2019 est quatre fois plus importante que l’année précédente.
Pourquoi c’est inquiétant ?
Si ces incendies sont récurrents, ceux-là sont d’une ampleur inédite.
Evidemment, la première inquiétude légitime liée à ces incendies vient de la capacité qu’a la forêt Amazonienne de stocker le carbone, comme dit précédemment.
Mais ce n’est pas la seule.
Déjà, la fumée générée par l’embrasement est dirigée vers les villes et villages alentours. Dans certaines zones, l’air devient quasiment irrespirable pour les habitants. A Sao Paulo, c’est la nuit en plein jour. L’opacité de la fumée empêche les rayons du soleil de traverser l’atmosphère.

L’air saturé en suie, les eaux de pluies sont également polluées par les cendres.
Enfin rappellons que la forêt Amazonienne fourmille de vie. On estime qu’une espèce d’oiseau sur cinq et qu’une espèce de poisson sur cinq vit en Amazonie. La disparition de ces hectares de forêt entraîne un véritable déséquilibre écologique qui, à termes, pourrait avoir de lourdes conséquences sur la survie de certaines espèces.
Quelles solutions apporter ?
S’il est avéré, et globalement admis, que les incendies se multiplient de par les activités humaines, les choses ne vont pas changer du jour au lendemain pour autant.
En effet, le président brésilien Jair Bolsonaro, fraîchement élu, n’est pas décidé à faire changer les choses. Pire, des rumeurs de nouveaux projets commencent à émerger comme la construction en Amazonie d’une centrale hydraulique ou d’une autoroute.
En tout cas, celui-ci réfute totalement les accusations de déforestations et crie au complot en accusant les ONG de défense de l’environnement d’avoir allumé des incendies volontairement pour le décrédibiliser. Il dénonce aussi l’ingérance politique des gouvernements étrangers, notamment de la France.
Enfin, début Août il licencie le président de l’INPE, Ricardo Galva, après qu’il ait rendu public les chiffres sur la déforestation. Bolsonaro l’accusant de “nuire à l’image du Brésil”.
Le président français Emmanuel Macron a réagit dans un tweet, donnant rendez-vous aux membres du G7 ce samedi 24/08 pour, dit-il, “parler de cette urgence”.
Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence. #ActForTheAmazon pic.twitter.com/Og2SHvpR1P
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 22, 2019
La chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont déjà fait savoir qu’ils soutenaient la France dans cette initiative.
Du côté des populations locales et étrangères, il est plus difficile d’intervenir car le sujet est avant tout politique. Cela n’empêche pas quelques initiatives, comme cette pétition initiée par un avocat brésilien qui demande aux autorités du Brésil de se mobiliser de manière massive pour stopper le brasier.
A l’heure où cet article est rédigé, la pétition est proche d’avoir remportée 2.500.000 signatures.
Dans le reste de l’actu
Pluies et inondations en Suisse
De fortes pluies ont provoquées des inondations en Suisse romande. Par endroits, c’est près de 100 litres par mètres carrés qui sont tombés selon le journal Le Matin.
Ces fortes inondations ont occasionnées quelques glissements de terrain mineurs, et les réseaux d’eaux potables de plusieurs villages ont été pollués dans la zone du Valais.
Une trombe s’est aussi formée sur le lac de Zurich ce mardi.
Incendies en Arménie
Ce 20 août, des incendies se sont déclenchés en Arménie dans les provinces de Kotayk et Aragatsotn. La situation a pu être prise en main par les pompiers au terme d’une journée d’efforts. Près de 1800ha se sont consummés.
Fortes pluies au Tibet
De fortes pluies se sont produites dans le sud-ouest de la Chine faisant 9 morts et 35 disparus.